L’histoire de Petit-Landau est indissociable de celle de Butenheim qui est cité dans les textes du XI° au XIV° siècle et qui reste aujourd’hui présent à travers le toponyme de Altdorf, vieux village.
Le village a connu plusieurs dénomination : Landovwa en 1303, Landeck en 1576, Landau en 1696, Landaw en 1722, Petit-Landau depuis 1772 pour le différencier du Landau situé dans le Palatinat allemand alors terre française.
L’origine du nom vient de l’alémanique « Land », terre, et de l’ancien allemand « Auw », prairie humide. Landau doit plus être associé à marais, marécage.
Sur le ban communal existent plusieurs lieux-dits en relation avec le château de Butenheim : Fronacker, Burgfeld, Schlossacker, en relation avec l’église primitive St-Martin : Kirchfeld, Kappellenacker, puis liés aux forêts et aux défrichements : Hartfeld, Stock, Altdorf, Kohlhölzle, Friedhaag, Waldel, Wolhölzle, Bannhölze, et autres Spittelfeld, Iserig.
Des traces de peuplement datées de 1er-2ème millénaire avant J.C. ont été mises en évidence par détection aérienne.
Détection aérienne du 19.06.1989 sur le lieudit SPITTELFELD (Photo : J-J. WOLF, Archéologue départemental) : entre CD 468 et Hardt. Les contrastes dus à la séchersse fond apparaître des enceintes ou enclos protohistoriques (carrés imbriqués ou non d’env. 20 m de côté qui étaient assez souvent associés à des cercles funéraires au 1er-2e millénaire avant J.C.). D’autres éléments s’ajoutent à ces enclos : petits carrés se détachant sur le fond vert foncé, trahissant des fondations en dur.
Le village est mentionné à partir de l’an 1064, son emplacement est connu au pied du château et sur la rive d’un ancien bras rhénan, il correspond avec le lieu-dit « Altdorf ».
Détection aérienne du 19.06.1989 au dessus de Butenheim (Photo : J-J. WOLF, Archéologue départemental). On distingue bien, à 50m à l’Est du bosquet couvrant la ruine du château de Butenheim, le tracé quasi complet de ce qui peut-être interprété sans risque d’erreur comme l’église de Butenheim. Entre église et château, un ensemble de petites taches vert foncé, oblongues, orientées Est-ouest, peut se rapporter aux sépultures d’un cimetière jouxtant l’église. Source carte archéologique – Plan d’Occupation des Sols de Petit-Landau.
La construction du village en 1064 serait plus à rapprocher à une fuite des habitants de Butenheim due aux contraintes liées à la proximité du château, on peut y associer une concentration des peuplements surtout à partir du XIV° et jusqu’au XV° siècle. Le ban de Butenheim a été annexé en grande partie à celui de Petit-Landau, mais la situation excentrique de Butenheim, près de la limite intercommunale Petit-Landau / Hombourg, laisse à supposer que Hombourg a également hérité d’une partie du ban de Butenheim.
Le château de Butenheim est cité à partir de l’an 1111, mais sa construction serait plus ancienne. Sa structure est celle d’une motte du Haut Moyen Age, de plan circulaire. Siège de la seigneurie du même nom, le château était encore habité en l’an 1594. Incendié pendant la guerre de Trente Ans (1618 / 1648) il tombait en ruines en 1772. Les derniers restes furent rasés entre 1860 et 1865.
La seigneurie territoriale de Butenheim, constituée en l’an 1269 est passée aux mains des Habsbourg vers 1271 était détenue à titre de fief mouvant par les nobles de Butenheim jusqu’en l’an 1337, puis passe à la famille de Huse, puis aux d’Andlau de 1418 à la Révolution Française.
D’ancienne noblesse la famille de Butenheim est mentionnée de 1195 jusqu’à son extinction en 1337. Leur parenté avec celle de Niffer (les deux familles portaient des armoiries semblables) est un indice quant à la création du village de Niffer à partir de Butenheim.
Vue des ruines du château
En 1727 on a délimité le ban entre Petit-Landau et Niffer. Le Conseil d’Etat accorda aux nobles d’Andlau la propriété de la vorhart, forêts de 771 arpents dépendant du château de Butenheim. En 1813, les forêts du Rhin appartenant à la famille de Rotberg ont été détachées du ban de Bamlach pour être intégrées au ban de Petit-Landau. Suite à la construction d’un nouveau pont sur le Rhin entre 1814 et 1825, des dommages furent causés aux terres des Rotberg à Petit-Landau. Un bac suspendu reliait Petit-Landau à Bad Bellingen à partir de 1885.
L’orpaillage, la pêche dans le Rhin, ainsi que la vannerie étaient des activités traditionnelles de Petit-Landau.
Le village souffrit des grandes crues du Rhin de 1822 et 1852, fut bombardé par les Prussiens en 1870, et au début de la seconde guerre mondiale sa population fut évacuée dans les Landes, à Labouheyre de septembre 1939 à août 1940. Petit-Landau est moins touché que ses voisins lors des affrontements de la deuxième guerre mondiale et fut libéré par les troupes françaises le 08 février 1945.
Après la guerre de 1939/1945, la population qui n’a cessé de décliner depuis un siècle, progresse. En effet la construction du Grand Canal d’Alsace et des usines hydrauliques de Fessenheim et d’Ottmarsheim, ainsi que l’implantation de grandes industries le long du Rhin créent de nouveaux emplois. La population locale peut également aller travailler en Suisse et en Allemagne.
En septembre 1939, au déclenchement de la seconde guerre mondiale, les populations des villages de la bande rhénane furent évacuées principalement vers les départements du Sud-Ouest. Une grande partie des habitants de notre village se retrouvèrent à Labouheyre.
En 1977 était signé entre les deux Communes un serment de jumelage afin de maintenir les liens tissés lors de cette sombre époque. Depuis les rencontres se sont espacées, mais les relations perdurent.
Ce hameau aurait été édifié à la fin du XVII° siècle à l’emplacement du cimetière de Butenheim. Il s’agit d’une survivance ou d’une résurgence de Butenheim, déplacée vers l’Ouest au XV° siècle. Une tuilerie s’établit en ce lieu et fonctionna jusqu’à la fin du XIX° siècle.
St-Martin de Butenheim était l’église des villages de Petit-Landau et de Hombourg. Située à l’origine près du village, elle fut reconstruite en 1470 à l’emplacement du hameau de St-Martin. Les cartes de 1576 indiquent les deux édifices.
Paroisse du décanat Citra Rhenum de l’évêché de Bâle, citée en 1302 et en 1441, avec recteur, St-Martin tomba au rang de chapelle en 1620. Une chapelle existe encore sur son emplacement et sur celui du cimetière qui y attenait.
Construit au XVIII° siècle en 1732 à l’emplacement de l’ancien moulin de Petit-Landau / Niffer. Le moulin fut détruit par un incendie en 1869. Une maison forestière le remplaça de la seconde moitié du XIX° siècle jusqu’au début du XX° siècle.
Ce séchoir faisait partie d’une tuilerie très ancienne qui fonctionna jusqu’au XIX° siècle. Il est construit en pans de bois, avec des assemblages à queue d’aronde, et d’un hourdis percé de trous de ventilation. A l’origine, même le premier niveau était ouvert
Cette église est d’abord une annexe de l’église paroissiale de Butenheim, dédiée à St-Martin, et en reprend le vocable lorsque celle-ci tombe au rang de chapelle en 1620. St-Martin est alors une annexe de la paroisse de Hombourg avant de devenir paroissiale en 1752. Les registres paroissiaux remontent à 1755 et mentionnent la bénédiction des cloches en 1780, cloches qui furent remplacées en 1924. Le millésime 1753 est gravé sur le linteau d’une baie du clocher. Une partie de la remarquable décoration intérieure, autels baroques du XVIII° siècle, provient du couvent des Capucins de Landser.
L’église a connu un agrandissement vers la fin des années 1880, et des travaux de restauration et de mise aux normes en 2002 : décoration intérieure, électricité, chaudière, croix, épi et boule du clocher.
Certains historiens sous-entendent que l’église St-Martin de Butenheim aurait été démolie en 1752 et reconstruite à l’endroit actuel en 1753. En se basant sur ce sous-entendu, cela signifie que l’église St-Martin de Petit-Landau a eu 250 ans en 2003. Le dimanche 23 mars 2003, afin de marquer la fin des travaux de rénovation et les 250 ans de l’église, la Grand Messe a été célébrée par Monseigneur Joseph Doré, Archevêque de Strasbourg, le curé doyen étant le Père Joseph Goepfert.
En 1852, le conseil municipal de Petit-Landau décida de faire construire une nouvelle mairie / école. Bien qu’une partie des matériaux de construction se trouvait sur place, les vestiges du château de Butenheim servant de carrière de pierres, le conseil municipal éprouvait des difficultés. La construction prit plusieurs années pour ne s’achever qu’en 1867.
Le bâtiment présente la distribution classique de l’époque : au rez-de-chaussée sont réparties les salles de classe des filles et des garçons, alors qu’au premier étage sont situés les logements des enseignants, et les bureaux de la Mairie.
En 1961 une nouvelle école vit le jour, et ce bâtiment n’abrita plus que les services de la Mairie jusqu’en 2002.
Sous forme de bail emphytéotique d’une durée de 55 ans, un accord a été conclu avec l’organisme « Habitats de Haute Alsace » qui prend en charge intégralement les travaux d’aménagement de l’ancienne mairie en cinq appartements locatifs :
Ces appartements sont attribués en priorité aux personnes originaires de Petit-Landau, mais peuvent être loués à des personnes extérieures au village en cas de non demande de la part de Landaunais.
La gestion des locations est du ressort de Habitats de Haute Alsace et non pas de la Mairie.
L’aspect extérieur du bâtiment n’a pas été modifié, cependant cinq emplacements de parking ont été créés aux abords immédiats.
Cette chapelle de la vierge a été érigée en 1852 par la famille Hoefferlin, au carrefour de la route départementale 468, et de la route départementale 57, route de Habsheim, en souvenir d’un accident de voiture hippomobile impliquant un membre de la famille qui assurait un service de diligence et de voiturage avec le port du Havre.
Les armoiries de Petit-Landau sont officielles depuis le 4 septembre 1979 et se blasonnent ainsi « De gueules au sautoir d’or, un écu d’argent au fer de lance de sable ajouré du champ posé en abîme ».
Le général comte, Jean Rapp, fidèle lieutenant de l’empereur Napoléon 1er, passa les dernières années de sa vie en grande partie à Petit-Landau où il possédait le jaegerhof. Son épouse, baronne de Rotberg, était originaire du village badois de Rheinweiler. Leur fils naquit à Petit-Landau en 1816.
http://www.histoiredumonde.net
Liens :
http://napoleon.gery.pl/dow/rap.php (page en polonais)
http://www.histoiredumonde.net/1er_empire/heros/rapp.html
Le Père Joseph Schmidlin , historien, naquit à Petit-Landau en 1876 et devait décéder au camp de concentration du Struthof (Schirmeck) en 1944
http://egora.uni-muenster.de/fb2/mission/miwi.shtml
Liens :
http://egora.uni-muenster.de/fb2/mission/miwi.shtml (en allemand)
http://www.joerg-sieger.de/blick/2004/04_11.htm (en allemand)
Charles Rothea, né à Petit-Landau en 1791, Père de la Société de Marie, directeur de l’école de la Société à Ebersmunster.
L’Adjudant-Chef Joseph Séger né à Petit-Landau le 22 mars 1896, fusillé pour faits de résistance par les troupes nazies à Strasbourg le 15 juillet 1943.